De Bac Ha a Hanoi, nouvelles peripeties
Nous voici donc sur la route de Bac Ha
Les eaux sont hautes, les inondations se profilent a l'horizon, je sais a l'heure ou j'ecris que ce que nous avons vu et traverse n'est rien a cote de la tempete qui a sevi deux semaines plus tard et des consequences dramatiques qui ont bouleverse toute cette region.
La route est empruntee par de nombreux bus et camions et nous en aurions pour notre argent si nous avions commande un massage ou un drainage lymphatique. De cahots en trous, de secousses en petits bonds, nous cheminons a travers la montagne. Quelques arrets nous permettront de rencontrer des enfants et des villageois qui seront tout heureux de partager les fruits et les biscuits que nous leur distribuons.
A notre arrivee a Bac Ha, nous sommes tout secoues, au propre comme au figure, notamment par le nombre de "blancs" deja installes aux terrasses des hotels. En effet, le marche de Bac Ha est tres connu et vante dans les guides touristiques et comme il n'a lieu qu'une fois par semaine, le dimanche matin, tous les touristes de la region se sont rassembles en vue de cette visite.
L'hotel est agreable et confortable, il offre une carte "europeenne", ce qui rejouit les papilles du grand fils. Nous profitons qu'il fait encore jour pour faire une petite promenade dans le village. Nous sommes un peu depayses par tout ce monde, en effet, depuis cinq jours nous n'avons croise que des locaux et le brouhaha ambiant nous etourdit un tant soit peu.
Apres une bonne nuit de sommeil, nous nous preparons a la visite du marche. Peu pour moi qui n'aime pas trop ca : la foule, le bruit, la chaleur, tout cela apres tant de calme... bof, je me contenterai d'un petit tour "pour voir".
Le lac de Bac Ha
Le marche
Le marche fait, nous prenons un lunch a l'hotel et retrouvons notre chauffeur pour une nouvelle aventure houleuse qui nous conduira a Lao Cai, ville frontiere avec la Chine, depart prevu de notre train vers Hanoi ou nous devons retirer les billets.
Nous avons appris ce matin que la voie ferree est impraticable entre Lao Cai et Pho Lu, nous devrons donc aller retirer nos billets a Lao Cai (bizarrerie vietnamienne) et nous rendre en voiture a Pho Lu pour embarquer. Je n'ai jamais pris le train de nuit, mais je fais confiance a Thang, il nous aura reserve des cabines confortables.
Apres deux heures de secousses, nous arrivons enfin en vue de Lao Cai. Nous avons un peu de temps devant nous et en profitons pour faire une pause cafe. Plastic Billard a envie d'une glace... Il commande donc ce mets delicat pendant que nous buvons notre cafe. Mal lui en a pris, en fait de glace, il s'agit d'une sorte d'esquimau infame dont il se souviendra longtemps. Impossible pour lui d'en avaler plus de deux bouchees.
Desalteres, nous nous rendons a la frontiere afin de voir si la Chine est toujours a la meme place.
Porte de la Chine a Lao Cai
Comme vous pouvez le constater, les frontieres sont bien gardees, pas question de passer si on ne possede pas les bons papiers. Nous ne nous y risquons d'ailleurs pas, preferant aller nous rafraichir dans le mall tout proche, esperant faire quelques bonnes affaires.
Pas de chance, la clim ne fonctionne pas, l'etage est inaccessible et les bonnes affaires ne sont pas legion etant donne qu'il ne s'agit que de pales copies de produits informatiques. Une courte ballade a l'interieur et nous voila repartis pour Phu Lo ou nous pourrons prendre le train en direction de Ha Noi.
La route est toujours aussi cahotique, mais deux heures nous suffiront pour rejoindre la localite. Arrives sur place, nous sommes etourdis par le bruit des klaxons, la foultitude de voyageurs detournes de Lao Cai et les petits restaurants et cafes pris d'assaut.
Notre train est suppose partir a vingt heures et des poussieres. Comme nous sommes en avance, nous fendons la foule a la recherche d'une table et d'une eau salvatrice. Malgre la nuit, la chaleur est etouffante et la foule ne fait que l'augmenter. Nous trouvons un petit etal dans lequel nous nous engouffrons et sommes pries fermement par la patronne de nous asseoir. En effet, des clients debout feraient, selon la superstition local, du tort au commerce et malgre son insistance pour rester debout, Plastic est rappele a l'ordre. Peu importe qu'il ait de grandes jambes et que les tabourets ne depassent pas les trente-cinq centimetres de haut, le commerce ne peut souffrir une telle indiscipline.
L'heure arrivee, nous reprenons valises et sacs et nous dirigeons vers l'entree de la gare. Les employes sont debordes et noyes dans la foule, ils tentent vainement de verifier les billets, mais beaucoup d'entre nous passerons sans ticket montrer. Sur le quai, la cohue est la meme, les voyageurs tentent de trouver leur wagon, certains descendent ici et remontent la. Il faut dire que les inscriptions sont tres differentes de chez nous et que l'aide de Thang nous est precieuse.
Nous finissons par monter a bord et constatons avec grand plaisir que les cabines (quatre couchettes) sont confortables et propres et ont l'air conditionne. Nous avons des sandwiches et du fromage "Vache Qui Rit", quelques fruits et de l'eau, un plat a emporter par personne. Nous nous rassemblons donc dans la cabine des jeunes pour nous restaurer avant la nuit.
Apres ce repas insolite mais agreable, chacun se retire dans sa cabine pour passer une bonne nuit.
Arrivee a Ha Noi a quatre heures trente du matin, ce qui n'etait pas vraiment prevu. Pas question evidemment de prendre possession des chambres, la ville est encore endormie et il ne nous reste plus qu'a nous promener jusqu'a dix heures trente, heure a laquelle l'hoteliere nous a promis que nous pourrions nous reposer.